
Lorsqu’on parle de psoriasis, on pense immédiatement à une maladie de peau. Mais la réalité est beaucoup plus complexe. En effet, même si les atteintes visibles du psoriasis touchent la peau, son impact est en réalité nettement plus étendu et l’inflammation qui y est liée peut avoir des conséquences importantes dans tout le corps.
La complication la plus fréquente du psoriasis est une atteinte inflammatoire chronique des articulations appelée « rhumatisme psoriasique ». Retrouvées chez 20 % des patients, ces atteintes peuvent toucher une ou plusieurs articulations, parfois même la colonne vertébrale, et vont avoir des répercussions sur la qualité de vie des patients. Les lésions sont en effet très douloureuses, au point de réveiller les patients la nuit, et peuvent à terme entraîner une déformation liée à des destructions articulaires irréversibles.
Les symptômes du rhumatisme psoriasique
Soyez attentif
Si les manifestations articulaires surviennent généralement après les manifestations cutanées, ce n’est pas systématique : dans 10 % des cas, l’atteinte articulaire peut précéder celle de la peau. L’apparition de douleurs touchant le rachis, les doigts ou les orteils doivent alerter, notamment si elles sont présentes la nuit et au réveil, ou sont aggravées par le repos. De même, un gonflement anormal des doigts ou des orteils, particulièrement chez un patient dont le psoriasis est déjà diagnostiqué, devra faire l’objet d’investigations plus poussées.
Quelles atteintes cutanées peuvent favoriser l’apparition d’un rhumatisme psoriasique ?
Toutes les articulations peuvent être touchées. Cependant, en cas de lésions psoriasiques préexistantes, certaines localisations peuvent favoriser l’apparition d’un rhumatisme. Ainsi, les lésions du cuir chevelu, du sillon interfessier et de l’ongle peuvent être associées plus fréquemment à l’apparition d’un rhumatisme psoriasique. De même, la sévérité du psoriasis est liée au déclenchement d’une forme articulaire.

Qu’est-ce qui peut déclencher le rhumatisme psoriasique ?
Dans certains cas, aucun facteur déclencheur n’est retrouvé. Mais parfois, des éléments peuvent favoriser l’apparition du rhumatisme psoriasique, comme une infection, certains médicaments, un stress important (physique ou émotionnel), ou encore un traumatisme.
Le diagnostic du rhumatisme psoriasique
Le diagnostic du rhumatisme psoriasique
Lorsque des douleurs articulaires de type inflammatoire apparaissent (surtout la nuit ou au réveil, avec une sensation de raideur), le médecin peut penser à un rhumatisme psoriasique. Pour confirmer ce diagnostic, le rhumatologue s’appuie sur plusieurs éléments :

Une prise de sang pour rechercher des signes d’inflammation et éliminer d’autres maladies comme la polyarthrite rhumatoïde. Parfois, un test génétique (HLA-B27) peut être réalisé, notamment pour rechercher une forme particulière de la maladie.

Des radiographies peuvent être prescrites (mains, pieds, dos, bassin, etc.) mais elles sont souvent normales au début de la maladie. Elles servent surtout à repérer des signes d’atteinte articulaire en cas de doute.
Le diagnostic repose donc sur un ensemble d’éléments, car il n’existe pas de test unique pour le confirmer. Le médecin recherche les différents types d’atteintes typiques du rhumatisme psoriasique : atteinte des articulations du dos ou du bassin (axiale), atteinte des articulations des bras et des jambes (périphérique), inflammation des zones d’attache des tendons (enthésite), doigts ou orteils gonflés en entier (dactylite), atteinte de la peau ou des ongles liée au psoriasis (dermatologique). C’est l’association de plusieurs de ces signes qui permet d’orienter le diagnostic.