
Le psoriasis est une maladie inflammatoire chronique de la peau qui peut se manifester sur différentes parties du corps, y compris les organes génitaux. Ainsi, le psoriasis génital concerne une grande partie des patients atteints, avec une prédominance masculine (environ 40 % des patients masculins contre 25 % des femmes atteintes). Il est très rarement isolé (seulement 3 % des patients n’ont pas d’autres manifestations), et est très souvent présent (près de 8 cas sur 10) chez les patients présentant un psoriasis inversé (c'est à dire touchant les plis, les aisselles, l'aine). Différents facteurs prédisposant à cette forme particulière de psoriasis ont été mis en évidence : une apparition précoce de la maladie, être un homme, souffrir d’une maladie étendue ou encore avoir d’autres atteintes particulières telles que les ongles, le cuir chevelu ou être atteint de rhumatisme psoriasique.
Les lésions psoriasiques génitales se présentent le plus souvent sous forme de plaques rouges qui, contrairement aux autres lésions et du fait de l’humidité inhérente à la zone concernée, ne desquament pas. Les démangeaisons et une sensation de brûlure sont fréquentes, de même que les douleurs, notamment lors des rapports sexuels.
Le psoriasis génital impacte la qualité de vie, notamment du fait de la diminution de l’activité sexuelle dont il peut être à l’origine. Il est par ailleurs une grande source de gêne psychologique, notamment vis-à-vis du corps médical avec qui ce sujet peut sembler difficile à aborder. On estime ainsi que 45 % des patients n’ont jamais osé en parler à leur médecin…
Trouver le bon traitement chez l’homme
Les traitements doivent être adaptés aux particularités de cette zone, caractérisée par une peau fine, sensible et sujette aux irritations. En premier choix, on privilégie souvent des traitements locaux à base de dermocorticoïdes et/ou de dérivés de la vitamine D, en optant pour des crèmes et lotions plutôt que des pommades, ces dernières pouvant favoriser la macération. Les traitements systémiques du psoriasis, en comprimés ou injectables (notamment les biothérapies), sont également efficaces sur les lésions génitales.
Trouver le bon traitement chez la femme
Chez la femme, le psoriasis génital peut ne pas apparaître sous forme de plaques rouges squameuses habituelles, ce qui peut mener à une confusion avec d'autres affections comme les mycoses, les irritations ou l'eczéma. Cela souligne l'importance de ne pas négliger les symptômes présents au niveau des organes génitaux et d'en parler à un dermatologue, afin d'obtenir un diagnostic précis et un traitement adapté, contribuant ainsi à une meilleure qualité de vie.
Selon la zone atteinte, le dermatologue prescrira des corticoïdes plus ou moins puissants. Leur utilisation peut être bien tolérée localement sur le long terme. Des traitements à base de vitamine D peuvent également être appliqués sous forme de gel sur les zones pileuses, mais ils sont irritants pour les muqueuses. Chez les femmes également, les traitements systémiques, qu’ils soient oraux ou injectables (comme les biothérapies), sont efficaces sur les lésions génitales lorsqu’ils sont prescrits dans le cadre d’un psoriasis plus étendu.
Quelques précautions pour optimiser votre confort
En plus des traitements médicaux des lésions, plusieurs mesures simples peuvent permettre de soulager les symptômes et de prévenir leur aggravation.

Hygiène
Tout d’abord, il est essentiel de maintenir une bonne hygiène des parties intimes, tout en évitant les produits trop agressifs qui pourraient empirer les lésions. Il est ainsi recommandé d’utiliser des savons doux de type surgras ou des huiles de douches neutres.
Un séchage soigneux post-lavage est fortement recommandé afin de limiter la macération. Un tamponnage doux avec une serviette de toilette propre ou le recours au sèche-cheveux à température modérée permettront un séchage complet non agressif. Les vêtements trop serrés, sources de frottement, seront à éviter, de même que les sous-vêtements en matière synthétique. Le coton est à privilégier du fait de ses capacités respirantes.
Qu’en est-il de la vie sexuelle ?
Des troubles sexuels, de gravité variable, sont observés chez 25 à 70 % des personnes atteintes de psoriasis, et ils sont plus fréquents lorsque la région génitale est touchée. Ces troubles peuvent affecter la libido, l’érection ou l’éjaculation. Une fois écartée toute autre cause organique (comme un déséquilibre hormonal, un trouble neurologique ou vasculaire), un traitement (médicaments, psychothérapie, etc.) peut être envisagé.

Le psoriasis n’est pas une maladie contagieuse sexuellement transmissible : la présence de lésions ne constitue donc pas un obstacle absolu aux rapports sexuels. Cependant, ces lésions peuvent rendre les rapports douloureux ou inconfortables, notamment en cas d’atteinte sur le pénis ou de micro-coupures vulvaires. L’utilisation d’un gel lubrifiant peut améliorer le confort. En théorie, le psoriasis ne provoque pas de problèmes de lubrification, mais il est possible que la libido soit affectée par le psoriasis qui altère la qualité de vie et le bien-être sexuel, et alors la lubrification peut être moins bonne.
Le préservatif peut également être utile pour limiter les frottements douloureux au niveau de la verge, mais son utilisation est dépendante du ressenti de chacun. Il n’y a par ailleurs pas de contre-indication à l’utilisation d’un préservatif féminin durant une poussée de psoriasis, la muqueuse du vagin n’étant pas concernée par le psoriasis.
Chez la femme, il n’est pas nécessaire d’éviter les rapports avec pénétration en période d’inflammation puisqu’il n’y a pas d’inflammation du vagin au cours du psoriasis. Toutefois, le rapport peut être douloureux en cas de fissures ou d’une inflammation très importante.