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L’UCS n’est pas une allergie
L’urticaire chronique spontanée (UCS) est souvent associée aux allergies. En réalité, il s’agit d’une réaction inflammatoire chronique, ou encore un phénomène de défense que l’organisme va mettre en place contre ce qu’il identifie être une agression.
Le mot « urticaire » vient d’ailleurs de « ortie », en référence aux démangeaisons ou prurit provoqués par des piqûres d’orties.
L’UCS se caractérise par des poussées qui se répètent tous les jours ou tous les 2 à 3 jours, pendant au moins 6 semaines et sans facteur déclenchant. La maladie peut disparaître en quelques mois ou années.
Une maladie cutanée dont l’origine est inflammatoire
A priori, la maladie serait provoquée par l’activation des mastocytes, des cellules immunitaires se trouvant dans notre organisme. Ces cellules contiennent de l’histamine, molécule impliquée dans le déclenchement des réactions inflammatoires. Une fois ces mastocytes activés, l’histamine est libérée, ayant pour effet de dilater et augmenter la perméabilité des vaisseaux sanguins. Du liquide et des cellules pénètrent dans les tissus environnants, et provoquent leur gonflement. C’est ainsi que les plaques d’urticaire apparaissent.
Selon le même principe que les plaques qui peuvent apparaître sur le corps, l’angio-œdème consiste en un gonflement important. Sans pour autant avoir une origine allergique, il peut apparaître sur le visage, sur les paupières et les lèvres notamment. Même s’il peut être impressionnant, l’angio-œdème met très rarement en danger la vie de la personne qui en est atteinte, vous n’avez donc pas à vous en inquiéter. Il peut cependant être dangereux si la muqueuse de la gorge est touchée, provoquant des difficultés respiratoires.
L’UCS étant d’origine inflammatoire, cette maladie n’est donc pas contagieuse. La peau reprendra toujours son aspect normal après une poussée d’urticaire, même après un angio-œdème.
L’alimentation est à surveiller, comme pour tout le monde
Puisque l’UCS ne découle pas d’une allergie, les tests visant à en déceler ne sont pas toujours nécessaires. A priori, tous les aliments peuvent être consommés, tant qu’une réaction n’est pas survenue plusieurs fois avec le même aliment. Dans ce cas de figure, il faudra chercher une surconsommation éventuelle d’aliments histamino-libérateurs, c’est-à-dire qui vont favoriser la libération d’histamine, à l’origine de ce que les médecins nomment « fausse allergie alimentaire ». En effet, si 30 à 40% des patients atteints d’UCS pointent du doigt l’alimentation comme cause de leurs symptômes, les véritables allergies alimentaires ne concernent que 2,5% des cas, sans lien avec la pathologie. Ainsi, à titre d’exemple, la consommation de poisson cru ou peu cuit peut faire partie des habitudes alimentaires qui favoriseraient davantage une authentique allergie.
En définitive, ne vous privez pas arbitrairement d’aliments, sous prétexte qu’ils seraient allergènes. Lors de poussées, la cause n’est pas d’origine allergique, mais seulement due à ces mastocytes « chatouilleux » qui libèrent trop d’histamine. Pour mieux comprendre ces aspects complexes, discutez-en avec votre dermatologue, et signalez-lui également tout changement physique consécutif à un régime ou à un aliment que vous avez l’habitude de consommer. Sans pour autant faire de conclusions hâtives !