Désir d’enfant, grossesse et allaitement

Santé - 31/03/2020

Le souhait d’avoir un enfant est compatible avec le psoriasis et l’urticaire chronique spontanée (UCS). Certaines précautions sont toutefois à prendre, pour que la grossesse puis l’allaitement se déroulent au mieux.

Des précautions à prendre vis-à-vis des traitements

Le psoriasis en soi ne cause pas de problèmes liés à l’infertilité, même si cela peut gêner physiquement lorsque les zones génitales sont touchées, notamment lors des rapports sexuels.
Le point à surveiller est le recours à certains traitements pendant la grossesse. Par exemple, les corticoïdes locaux pourront être utilisés, mais ne doivent jamais être appliqués sur une zone infectée. En revanche, certains traitements immunosuppresseurs, ou encore la biothérapie, peuvent dans certains cas exclure tout projet de grossesse, ou nécessiter un arrêt des médicaments plusieurs mois avant la conception.
Pour l’UCS, de nombreux antihistaminiques ne sont pas contre-indiqués, mais il reste préférable d’en limiter leur usage au maximum durant la grossesse.

 

En ce qui concerne l’allaitement, il faut vérifier avec l’aide de votre médecin, la compatibilité de vos médicaments. Certains d’entre eux doivent être évités car ils peuvent être excrétés dans le lait maternel et affecter le nourrisson.

 

Demandez donc en amont plus de précisions à votre dermatologue. Il vous prescrira les traitements qui seront appropriés pour vous et votre futur enfant, et une lecture attentive de la notice est nécessaire pour une bonne connaissance du traitement qui vous a été prescrit.

Des améliorations de la maladie durant la grossesse

Les hormones sexuelles, telles que l’œstrogène et la progestérone, participent au développement du corps de la femme, dès la puberté. Plus particulièrement, elles interviennent dans le cycle menstruel, dans le bon déroulement d’une grossesse, et de l’allaitement.

 

Ces variations hormonales peuvent vous être favorables. En effet, chez 40 à 60 % des femmes atteintes de psoriasis, une atténuation des plaques est rapportée vers le deuxième trimestre de la grossesse. Néanmoins, dans 10 à 20 % des cas, la maladie peut également s’aggraver et nécessiter une intensification des traitements.
En ce qui concerne les femmes enceintes atteintes d’UCS, une étude rapporte que sur 14 d’entre elles, seules 4 ont connu une aggravation de leurs symptômes. Dans des cas minoritaires, la contraception hormonale était associée à cette aggravation.

Pas d’hérédité systématique

Que vous soyez atteinte de psoriasis ou d’UCS, ce n’est pas forcément héréditaire. Dans le cadre du psoriasis, si un seul parent en est atteint, le risque que l’enfant développe la maladie est de 10 à 15%.Si les deux parents sont atteints, le risque de transmission est de 30 à 50%. Un chiffre qui montre que la transmission de cette maladie ne tient pas de votre ressort : 2 tiers des personnes atteintes de psoriasis n’ont pas d’antécédents familiaux. Il est donc possible que votre enfant dispose d’une prédisposition génétique, c’est-à-dire qu’il hérite d’un gène qui peut favoriser la survenue de la maladie, sans toutefois que celle-ci ne se déclare au cours de sa vie.

 

En conclusion, comme vous l’aurez compris la grossesse ne devrait pas être compliquée par votre maladie. Vous n’avez plus de raison de vous en faire. Par précaution, pensez à demander conseil auprès de votre médecin sur la compatibilité de vos traitements avec votre projet de grossesse.