Mes droits, le travail, un emprunt et mon pso

Culture - 31/03/2020

Avoir une maladie de peau, qu’il s’agisse du psoriasis ou de l’urticaire chronique spontanée, peut être difficile à supporter au quotidien vis-à-vis des autres. C’est pourquoi il est important de connaître ses droits, afin de les faire respecter si nécessaire.

 

Si vos loisirs peuvent être impactés par le psoriasis et l’urticaire chronique spontanée, votre vie professionnelle peut l’être aussi. Les regards méfiants de vos collègues et des possibles discriminations à l'embauche sont des situations auxquelles vous pouvez être confronté(e). Rassurez-vous, des lois existent à ce sujet : « Aucune personne ne peut être écartée d'une procédure de recrutement ou de nomination ou de l'accès à un stage ou à une période de formation en entreprise, aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire, directe ou indirecte (…) en raison de son origine, de son sexe, de ses mœurs, de son orientation sexuelle, de son identité de genre, de son âge, de sa situation de famille ou de sa grossesse, de ses caractéristiques génétiques, (…) de son apparence physique, (…) ou en raison de son état de santé, de sa perte d'autonomie ou de son handicap. » (Article L1132-1 du Code du travail). Un employeur pourrait donc risquer des sanctions pour discrimination si les faits sont avérés.

 

Si vous rencontrez des difficultés pour mener à bien vos projets au travail, n’hésitez pas à en parler à votre médecin. Ce dernier pourra vous orienter, et envisager avec vous un aménagement de votre poste de travail, voire un reclassement professionnel, afin que vous soyez plus épanoui(e). Une demande de Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) peut être formulée auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH), selon l’importance des répercussions de la maladie. Ces termes et cette démarche peuvent vous faire peur mais c'est l'occasion pour vous d'y voir les bénéfices sur votre qualité de vie. Sachez également que pour les entreprises de 20 salariés et plus, les employeurs ont l'obligation d'avoir des travailleurs disposant du statut de travailleurs handicapés ou assimilés. Cette règle s'applique en France métropolitaine à hauteur de 6% de l'effectif salarié total. Sachez donc qu’en adoptant ce statut, cela ne vous condamnera pas sur le plan professionnel. Il s’agit seulement d’une démarche administrative pour que vous puissiez profiter au maximum de ces avantages.

 

Les maladies de peau, telles que le psoriasis et l’urticaire chronique spontanée (UCS) peuvent être considérées, selon la sévérité de la maladie, comme invalidantes et/ou handicapantes. La loi du 11 février 2005 précise que : « Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant ». Or le psoriasis, tout comme l’UCS, peuvent avoir un impact sur vos interactions sociales et professionnelles, ainsi qu’un retentissement psychologique. L’aspect chronique est également à prendre en considération. La RQTH a donc pour objectif de vous apporter les clés pour améliorer au maximum votre qualité de vie. Grâce à plusieurs options, vous pourrez ainsi optimiser vos conditions de travail, par exemple en demandant le mi-temps thérapeutique. N’hésitez pas à vous faire aider par vos proches et par votre médecin pour remplir le dossier de RQTH. Il faut compter environ 4 mois avant d’obtenir une réponse, selon les départements.

Halte aux discriminations

Le milieu professionnel n’est pas le seul domaine dans lequel vous êtes susceptible de faire face à des discriminations. En effet, les banques et les assurances peuvent exiger des documents qui dérogent à la loi et au principe d’égalité. Des patients sous traitement systémique (c’est-à-dire avec une action générale sur le corps, par exemple en agissant sur le système immunitaire) ont ainsi rapporté que leur banquier leur avait demandé, dans le cadre d’un prêt, d’aller voir un psychiatre ! D’autres en profitent pour augmenter les tarifs de l’assurance du prêt en cas de traitement lourd. En effet, lors d’un prêt immobilier, le handicap représente un risque aggravé pour les assureurs. Par ailleurs, les informations fournies à l’assureur sont strictement confidentielles, et ne sont pas transmises à votre banquier, ni à d’autres établissements, auprès desquels vous pourrez reformuler une demande d’emprunt. Exception faite si votre banquier est aussi votre assureur. Depuis 2007, la convention AERAS (s'Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé), signée entre les associations de malades et de consommateurs, les professionnels de la banque et de l’assurance et les pouvoirs publics, facilite l’accès à l’emprunt des personnes présentant ce que l’on désigne comme « un risque aggravé de santé », dont celles atteintes de pathologie chronique.

 

En résumé, plusieurs options se présentent à vous pour que vous ayez les meilleures conditions de travail possibles. Si vous rencontrez des difficultés et des discriminations, parlez-en à votre médecin et à vos proches. Dans certains cas, et face à des situations inextricables, le défenseur des droits et la justice pourront être saisis.

 

Cet article et donc Novartis ne doit pas se substituer à un conseil d'un professionnel du juridique.