Maladies de peau chroniques, dois-je surveiller mon assiette ?

Culture - 01/02/2022

Régime vegan, régime sans gluten, régime sans produit laitier, … Ces dernières années, les régimes alimentaires dit « d’exclusion » ont connu un réel essor, avec pour objectif principal d’être en meilleure santé et de se sentir mieux dans son corps.

Mais, sont-ils vraiment adaptés en cas de dermatose chronique ?

 

Ce qu’en pensent les patients concernés…

Prenons l’exemple des personnes atteintes de psoriasis. Afin de mieux comprendre les comportements alimentaires chez ces derniers, une enquête a été réalisée en 2017 aux Etats-Unis. D’après les résultats obtenus, environ 2 personnes sur 3 pensent que les aliments qui risquent de déclencher une poussée de leur maladie sont : le sucre (13,8 %), l'alcool (13,6 %), la tomate (7,4 %), le gluten (7,2 %) et les produits laitiers (6 %). Certains aliments seraient quant à eux susceptibles d'avoir des effets bénéfiques sur leur psoriasis : les compléments alimentaires (35,1 %), les légumes (26,5 %), les fruits (21,8 %), l'eau (11,2 %) et le poisson (9,2 %). Outre ces croyances, la majorité des personnes interrogées trouve assez difficile de suivre un régime alimentaire spécifique, qui peut s’avérer couteux et contraignant au quotidien.

 

En réalité, existe-t-il vraiment un lien entre maladie de peau et ce que l’on mange ?

Dans certaines maladies, et chez certaines personnes, oui, mais il ne faut surtout pas généraliser. Les scientifiques n’arrivent pour le moment pas à fournir d’explications ni de recommandations spécifiques.

Avez-vous déjà entendu parler des « pseudo-allergènes » (conservateurs et colorants artificiels présents dans les aliments transformés) et des aliments « histamino-libérateurs » comme les fraises, les tomates ou encore les épices ? De nombreux rapports montrent qu’ils peuvent parfois induire et/ou aggraver des crises d'urticaire chronique spontané (UCS), et ceci même si l’UCS n’est pas d’origine allergique.

Certaines maladies peuvent également être associées à des carences nutritionnelles, comme le vitiligo (carence en vitamine B12), où à une consommation excessive de certains aliments, comme pour l’acné (lait écrémé et chocolat). Dans ce cas, un régime alimentaire adéquat peut être recommandé.

 

Pensez à demander l’avis de votre dermatologue avant l’initiation d’un régime  

Il est assez courant d’être tenté de mettre en place des restrictions alimentaires dès qu’on pense avoir identifié un aliment déclencheur de notre maladie. Peut-être avez-vous d’ailleurs déjà connu pareille situation ?

Lorsque cela survient, seul un faible nombre de patients va se tourner en premier lieu vers son dermatologue. Il est pourtant préférable de le consulter avant de prendre toute décision hâtive… En effet, ce genre de choix n’est pas toujours justifié et est souvent source de carences et de frustrations. Débuter un régime quel qu’il soit nécessite toujours un avis médical préalable. C’est d’autant plus important qu’il existe un protocole bien défini pour repérer plus précisément les aliments « déclencheurs », lorsqu’ils existent, et de diminuer par la suite leur consommation (on parle dans ce cas de régime de rotation).

 

Une alimentation équilibrée et variée pour rester en bonne santé

Et si vous adoptiez plutôt des habitudes alimentaires saines ? En effet, une alimentation équilibrée apporte l’énergie nécessaire au bon fonctionnement quotidien de notre organisme et permet à notre corps de se développer correctement. Elle permet aussi de prévenir l’apparition de certaines maladies.

Voici ci-après un rappel de quelques principes généraux bons à savoir :

  • augmenter la consommation de certains aliments comme les fruits et légumes frais, surgelés ou en conserve (au moins 5/jour), mais aussi les légumes secs (riches en fibres) et les fruits à coque (riches en oméga 3)
  • réduire, dans la mesure du possible, la consommation des charcuteries, viandes rouges, boissons sucrées, aliments gras, sucrés, salés et ultra-transformés.
  • essayer de privilégier certains aliments tels que les produits laitiers (2 fois/ jour), l’huile de colza, de noix et d’olive en petite quantité, les féculents complets (pain, pâtes, riz, semoule, …) et enfin, la volaille et le poisson.

 

Chaque personne est différente et ces recommandations ne sont pas toujours adaptées à tout le monde… C’est pourquoi l’élimination de certains aliments ou encore la mise en place de régimes dits « à la mode », doivent systématiquement être discutés avec votre dermatologue.