Adolescence et maladie affichante : faire avec le regard de l’autre

Mode de vie et sport - 31/03/2020

L’adolescence est une période de construction de l’esprit et de changement du corps, du fait des variations hormonales. Durant ces années, avoir un psoriasis ou de l’urticaire chronique spontanée (UCS) peut être source de malaise, notamment face au regard d’autrui. Quelques conseils peuvent être formulés afin de mieux vivre avec sa maladie.

Faire face à cette période délicate

À l’adolescence, il peut être difficile de s’affirmer à travers une différence, quand on souhaite plutôt se conformer et appartenir à un groupe. En effet, la question de la construction identitaire prédomine chez les adolescents : les sentiments sont exacerbés, la quête de soi peut se heurter aux moqueries ou à la gêne provoquée par les premières amours… La maladie et ses retentissements peuvent donc à tort passer totalement inaperçus aux yeux des parents d'adolescents.
Il peut être alors judicieux d'être alerte et éviter les situations conflictuelles, en privilégiant la discussion et une communication apaisée.

Quand la maladie s’affiche…

Lorsque l’on a du psoriasis ou de l’UCS, le visage peut être atteint. Le psoriasis se présente sous forme de plaques rouges. Dans le cas de l’UCS, les paupières et les lèvres peuvent être touchées (angioedème). D’autres parties peuvent être concernées par le psoriasis : les doigts, les ongles, les organes génitaux, les pieds ou encore les plis (fesses et aisselles par exemple). Concernant l’urticaire, elle peut également toucher les mains, les pieds, les organes génitaux ou encore les muqueuses (langue, luette, pharynx). Pour rappel, l’urticaire chronique spontanée dure plus de 6 semaines, et affecte près de 1% de la population. Elle guérit une fois sur deux en moins de 6 mois. Le psoriasis, quant à lui, concerne 2 à 5% de la population, et moins de 1% des enfants et adolescents. Ces 2 maladies peuvent se développer dans différentes zones, disparaître pendant des mois ou des années, et peuvent revenir sans explication. Ces désagréments s’ajoutent donc aux bouleversements de l’adolescence. Quoi qu’il en soit, il faudra aller consulter un professionnel de santé, à commencer par un dermatologue. Il vous donnera des conseils et mettra en place un traitement adapté.

Garder une bonne hygiène de vie

Ces maladies de la peau ne sont pas des allergies, et ne sont pas contagieuses. Il peut être bon de le signaler à son entourage, à ses amis, sa famille et aux professeurs. En parallèle, même si l’adolescence peut rimer avec nouvelles expériences, il est recommandé de garder une bonne hygiène de vie. En cas d’UCS, certains aliments peuvent également accélérer la maladie. Votre dermatologue et les professionnels de santé seront là pour donner des conseils précis.

Accepter de se faire aider

Il n’est pas honteux de demander de l’aide extérieure, si l’environnement familial ou les camarades ne suffisent pas. Il est possible de demander à son médecin d’avoir un suivi psychologique, rejoindre un groupe de parole ou encore entamer et tenir un journal intime, qui aura pour effet de se libérer des éventuels blocages rencontrés au quotidien, liés au psoriasis ou à l’UCS.

Le jeu Théo et les psoriaunautes développé à l’initiative de l’association France Psoriasis peut également s’avérer utile.

Retrouvez ici la vidéo de présentation de ce jeu.

En conclusion, l’apparence de la peau chez l’adolescent du fait de sa maladie, ne doit pas aboutir à l’exclusion ou au repli sur soi. Si besoin, des professionnels de santé sont là pour aider les patients et les écouter. Le psoriasis et l’UCS se traitent, c’est en prenant soin de soi qu’on peut se sentir mieux dans sa peau.